Dispense :
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Le 14 Janvier encore, « supplient très humblement Léonard CIREAUD aagé de
trente et un an fils de deffunt François et de Marthe CAURION de la paroisse
de St Jacques d’Angoulême, habitant de Louisbourg pendant neuf années, d’où il
est passé en France dans un vaisseau de transport anglois, et arrivé Ã
Cherbourg le jour St André mil sept cent cinquante huit et veuf de Madeleine
BOUDROT décédée à Cherbourg le mois de décembre de l’année dernière; et Anne
LA CROIX aagée de vingt cinq ans fille de Nicolas et de Cécille HéBERT et
veufve de Claude AUCOIN originaire de l ‘Acadie ». Ils savaient qu’ils
étaient parents du trois au troisième degré d’affinité en se fréquentant en
vue de mariage.
Les arguments justifiant la demande sont toujours les mêmes. Il a « une jeune
fille du mariage avec la ditte BOUDROT ». Il est chirurgien du Roy, il lui
reste « des biens en fond » à Louisbourg et il a dessein d’y retourner.
Enquête du 21 janvier.
Dans son témoignage, Léonard dit qu’il est parti d’Angoulême pour s’installer
à Louisbourg en 1748. Il a épousé Madeleine BOUDROT « au dit Cherbourg » au
commencement de juin mil sept cent cinquante neuf. Elle était originaire de
l’Isle St Jean et est décédée à Cherbourg le 24 Novembre dernier lui laissant
un enfant qu’il a été obligé de mettre en nourrice. En temps que chirurgien,
il a soigné dans sa maladie le père d’Anne LA CROIX, mort « dans le courant du
mois d’octobre mil sept cent cinquante huit ». Claude AUCOIN, mari d’Anne LA
CROIX, Acadien lui aussi, est décédé à Cherbourg le 10 Août mil sept cent
cinquante neuf. Léonard signe bien.
Anne LA CROIX dit que son père est mort en mer et « que son corps a été jetté
en pleine mer dans la traversée » en Octobre 1758. Elle avait épousé son
premier mari en Acadie. Elle est toute disposée à élever le jeune enfant du
suppliant, avec lequel elle est « liée d’amitié étroite », puisque cet enfant
est parent de Cécille HéBERT, sa mère. Elle marque.
DOÜAIRON, dont on ignore le nom de baptême, d’où :
Loüis DOUÄIRON, d’où : Jeanne DOÜAIRON
x Jean HéBERT, d’où :
Marie DOÜAIRON Cecille HéBERT
x Pierre BOUDROT, d’où : x Nicolas LA CROIX, d’où :
Magdelaine BOUDROT Anne LA CROIX, suppliante.
x Léonard CIREAUD, suppliant.
Le procès-verbal dressé et fini, un autre empêchement du trois au troisième
degré d’affinité est découvert . Apparemment, Léonard CIREAUD avait été marié
une première fois, à Josèphe PINETTE, laquelle était parente du trois au
troisième degré de consanguinité d’Anne LA CROIX. Les suppliants ignoraient
totalement cette parenté. Une nouvelle enquête est donc nécessaire.
Léonard CIREAUD, marié à Louisbourg à Josèphe PINETTE, n’avait jamais entendu
parler de cette parenté (cette Josèphe PINETTE est peut-être la mère de
l’enfant en nourrice, le deuxième mariage de Léonard ayant duré moins de six
mois. L’acte ne le dit pas). Cette parenté est toujours établie par l’ancêtre
DOÜAIRON, originaire de France et passé à l ‘Acadie.
Anne LA CROIX ne savait pas que Josèphe PINETTE était sa parente parce
que «les familles étaient séparées depuis de longues années les unes des
autres par une distance de domicile de plus de soixante lieux ».
DOÜAIRON, venant de France et dont on ignore le prénom, d’où :
Marie DOÃœAIRON Jeanne DOÃœAIRON
x François FÊTARD, d’où : x Jean HéBERT, d’où :
Marie FÊTARD Cécille HéBERT
x Charles PINETTE, d’où : x Nicollas LA CROIX, d’où :
Josèphe PINETTE Anne LA CROIX, suppliante.
x Léonard CIREAUD, suppliant.
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Temoins : |
Premier témoin parent : Basile BOUDROT, 20 ans, navigateur de
profession «étant à l’Acadie et à Cherbourg sans occasion de la continüer »
( ?). « Il est cousin au troisième degré en ligne collatéralle de Magdeleine
BOUDROT et par la allié au même degré de Léonard CIREAUD » Ceux-ci étaient
arrivés à Cherbourg par un premier transport en 1758, lui-même les a connus Ã
son arrivée lors d’un nouveau transport en 1760. Il marque.
Second témoin parent : François FRéTEL, 48 ans, «originaire de Chanservont,
diocèse d’Avranches, et ayant demeuré à Louisbourg depuis l’année mil sept
cent trente deux, jusqu’en celle de mil sept cent cinquante huit, arrivé Ã
Cherbourg le premier jour de l’année mil sept cent cinquante neuf », ancien
navigateur de profession. Il est parent de la suppliante au troisième degré.
Il a connu Léonard CIREAUD à Louisbourg, lequel est arrivé à Cherbourg un mois
avant lui sur un différent vaisseau. Il signe.
(Ce François FRETEL, ° ca 1713, s’était marié le 28/8/1740 à Marie Josèphe
TESTARD, fille de François et de Marie DOIRON-cf Histoire des Acadiens par
Bona ARSENAULT)
Premier témoin non parent : Jacques LANGLOIS, 37 ans, originaire de
Louisbourg, charpentier. Il est arrivé à Cherbourg en même temps que le
suppliant. Il a « vu jetter à la mer le cadavre de Nicolas LA CROIX, père de
la suppliante ». Il marque.
Second témoin non parent : Jean Baptiste RASSICOT, originaire de l’Isle St
Jean en Canada, 28 ans, poissonnier pêcheur. Il se souvient soudain qu’il est
parent de la ditte défunte Magdeleine BOUDROT. Ayant juré qu’il n’était pas
parent, il est récusé et un autre témoin est aussitôt assigné.
Second témoin non parent : Charles HENRY, 28 ans, originaire de l’Acadie,
arrivé à Cherbourg par le transport de 1758, confirme les dires des autres
témoins. Il marque.
Jean Baptiste RASSICOT, 29 ans, originaire de l’Isle St Jean, pêcheur,
comparait. Il est parent au troisième degré de la dernière épouse du
suppliant, Madeleine BOUDROT. Il confirme la parenté entre la suppliante et la
première épouse du suppliante. Il signe, mal.
Jean Baptiste GALHERME, 26 ans, originaire de l’Acadie, passé en France il y a
plus de deux ans dans le premier transport, pêcheur. Il est cousin au second
degré d’Anne LA CROIX et aussi son allié au second degré d’affinité. Il signe.
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