Bases généalogiques de la Manche - Dispenses de l'Evêché de Coutances | "Le savoir ne vaut que s'il est partagé." |
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MANIERE D’ETABLIR LA GENEALOGIE POUR
RECONNAITRE LES DEGRES DE CONSANGUINITE OU D’AFFINITE
L'Église catholique pouvait empêcher les mariages pour des raisons de consanguinité ou d'affinité.
Cependant, les époux pouvaient demander une dispense auprès d'un évêque ou du pape. Ces dossiers comprenaient les noms, prénoms,
professions et domiciles des suppliants, la nature et le degré de l'empêchement, et, le plus interessant pour les généalogistes que nous sommes,
un tableau de filiation jusqu'à l'ancêtre commun.
Vous trouverez ci-dessous les explications sur calculs des degrés de consanguinité ou d'affinité (fournies par François BOUQUEREL).
PREMIER CAS
Je veux découvrir à quel degré de consanguinité sont Mathieu Ségaud et Catherine Clary, qui se présentent pour le mariage. Je sais que la souche commune est Pierre Lombard.
J’écris au milieu de la page d’une feuille de papier assez large le nom de la souche commune ; j’écris au-dessous, sur deux lignes parallèles, les noms des deux enfants d’où sont descendus les futurs époux, et je continue ainsi jusqu’à ce que j’arrive au nom des deux futurs.
Le tableau suivant présente l’ordre dans lequel les noms doivent être écrits.
Souche commune, Pierre LOMBARD, père de | ||||
Jean Lombard, | - 1er degré - | Marie Lombard, | ||
père de | mère de | |||
Rose Lombard, | - 2ème degré - | Claude Clary, | ||
mère de | père de | |||
Jacques Ségaud, | - 3ème degré - | François Clary, | ||
père de | père de | |||
Mathieu Ségaud, | - 4ème degré - | Catherine Clary, | ||
futur époux | future épouse | |||
DEUXIEME CAS
Je conserve le même exemple que plus haut ; mais je suppose que je ne connais pas la souche commune. J’écris au haut d’une feuille de papier assez large le nom du futur Mathieu Ségaud ; vis-à-vis, mais à une certaine distance, j’écris le nom de la future Catherine Clary. Commençant par la généalogie de Mathieu Ségaud, je lui demande si c’est du côté de son père ou du côté de sa mère qu’il est parent avec Catherine Clary, et j’écris au-dessous le nom du père ou de la mère, puis celui du grand-père ou de la grand-mère. Je continue ainsi jusqu’à ce que j’aie cinq noms ; je m’arrête là. Puis je passe à la généalogie de Catherine Clary, la future ; je lui demande si c’est du côté de son père ou de sa mère qu’elle est parente avec Mathieu Ségaud. Dans le 1er cas, j’écris au-dessous de son nom celui de son père ; dans le 2ème cas, celui de sa mère, etc. Je continue jusqu’à ce que j’arrive à trouver le même nom que dans la ligne de la généalogie du futur.
Le tableau suivant rendra la chose plus sensible.
Mathieu Ségaud, | - 4ème degré - | Catherine Clary, | ||
futur époux, fils de | future épouse, fille de | |||
Jacques Ségaud, | - 3ème degré - | François Clary, | ||
fils de | fils de | |||
Rose Lombard, | - 2ème degré - | Claude Clary, | ||
fille de | fils de | |||
Jean Lombard, | - 1er degré - | Marie Lombard, | ||
fils de | fille de | |||
Pierre LOMBARD, Souche commune | ||||
Je m’arrête à Pierre Lombard que j’aperçois dans les deux lignes, j’en conclu qu’il est la souche commune, après m’être toutefois informé si dans la famille il n’y avait pas deux frères qui portaient le même nom de Pierre Lombard. Je compte les noms écrits dans chaque ligne, j’en trouve cinq ; j’en conclus que Mathieu Ségaud et Catherine Clary sont parents au 4ème degré.
En faisant l’arbre de généalogie d’après cette méthode, on parviendra à connaître quel est le degré de consanguinité, mais on ne découvrira pas si la consanguinité est double.
TROISIEME CAS
Pour reconnaître si la consanguinité est double ou même triple, on demande à chacun des futurs s’ils ne seraient pas à la fois parents du côté de leurs pères et du côté de leurs mères. Si leur réponse est affirmative ou si elle suppose un certain doute, on fait l’arbre généalogique du côté du père, et ensuite du côté de la mère, jusqu’à ce que l’on parvienne aux deux souches communes. Les deux tableaux ci-dessous pourront servir de modèles.
Le tableau suivant rendra la chose plus sensible.
Côté Paternel Pierre LOMBARD, père de | ||||
Jean Lombard, | 1er degré - frères - | Marc Lombard, | ||
mari de | mari de | |||
Véronique Clary, | Claudine Clary, | |||
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Catherine Lombard, future épouse | 2ème degré - cousins germains - | François Lombard, futur époux. |
Côté Maternel Joseph CLARY, père de | ||||
Simon Clary, | 1er degré - frères - | Laurent Clary | ||
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Véronique Clary, | 2ème degré - cousines germaines- | Claudine Clary, | ||
femme de | femme de | |||
Jean LOMBARD | Marc Lombard | |||
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Catherine Lombard future épouse | 3ème degré - cousins issus de germains - | François Lombard, futur époux |
On voit par l’inspection de ces deux tableaux que François Lombard et Catherine Lombard sont parents au 2ème degré du côté de leurs pères, et au 3ème degré du côté de leurs mères.
QUATRIEME CAS
Il peut y avoir double parenté entre les futurs époux quoiqu’il n’y ait qu’une seule souche ; c’est ce qui arrive lorsque deux branches différentes ont déjà été unies par mariage, et qu’un enfant issu de ce mariage veut à son tour épouser une personne sortie d’une troisième branche. Exemple :
Louis LENFANT | ||
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Pierre Lenfant, mari de Claudine Hubert | Rose Lenfant, future épouse. |
Marie Lenfant, femme d'Hubert | | Claudine Hubert, épouse de Pierre Lenfant | Rose Lenfant, future épouse |
Thomas Lenfant, | | | Simon Lenfant, futur époux. |
On voit par ce tableau que Rose Lenfant est parente de Simon Lenfant, du 2ème au 2ème degré par Pierre Lenfant, son père, et du 2ème au 3ème degré par Claudine Hubert, sa mère.
CINQUIEME CAS
Quand on veut connaître le degré d’alliance ou d’affinité de deux futurs époux, dont l’un a été marié avec une parente de l’autre, on suppose que c’est la personne défunte qui veut se marier avec le parent dont il s’agit ; on dresse l’arbre de consanguinité de la personne défunte avec ledit parent qui veut contracter mariage ; ensuite on efface le nom de la personne défunte pour y substituer le nom du survivant, lequel est allié avec les parents de son premier conjoint au même degré que celui-ci leur était consanguin.
Supposons que Joseph Durand, parent de feu André Lefèvre, recherche en mariage Félicité Martel, qui a été mariée en premières noces avec ce même André Lefèvre, maintenant décédé. Je ne m’occupe que d’une chose, de savoir à quel degré Joseph Durand était parent d’André Lefèvre, et pour cela je dresse l’arbre de consanguinité suivant :
Joseph Durand, futur époux, fils de | François DURAND fils de Madeleine Lefevre, Femme Durand, fille de |
- 3ème degré - - 2ème degré - - 1er degré - |
André Lefèvre, 1er mari deFélicité Martel,futur épouse, fils de Robert Lefèvre fils de Louis Lefèvre fils de |
Jean LEFEVRE Souche commune |
De cet arbre généalogique il résulte que Joseph Durand, cousin issu de germains de André Lefèvre, lui était parent au 3ème degré. Mais il ne s’agit pas d’André Lefèvre qui est mort, mais bien de sa veuve Félicité Martel ; c’est pourquoi je tire un trait sur le nom d’André Lefèvre, et je substitue à la place Félicité Martel, et j’en conclu qu’elle est liée par un empêchement d’affinité ou d’alliance au 3ème degré avec Joseph Durand.
SIXIEME CAS
Souvent il y a à la fois consanguinité et affinité ; pour s’en assurer, il est bon, quand on dresse l’arbre généalogique, d’écrire au-dessus de chaque nom ceux du père et de la mère, et de faire grande attention aux ressemblances de noms. Le tableau suivant rendra la chose sensible.
Auguste LOMBARD et Adèle Morin. | Joseph Lombard-----------------Marie Lombard et et Cécile Ségaud, François Ségaud, cousine germaine de cousin germain de François Ségaud. Cécile Ségaud | _______ | _______ | | | Alfred Lombard, Julie Ségaud, Adèle Ségaud, futur époux, veuf de 1ère femme de et Julie Ségaud. Alfred Lombard. Jean Bégat | Rose Bégat, future épouse. |
De cet arbre généalogique il résulte qu’il y a trois empêchements de mariage entre les deux futurs Alfred Lombard et Rose Bégat :
Mais pour se bien rendre compte des divers liens qui existent entre les futurs époux, il est prudent de commencer par faire autant d’arbres généalogiques séparés que l’on découvre de mariages ente époux ou alliés, comme on l’a dit plus haut.