Bases généalogiques de la Manche - Dispense de l'Evêché de Coutances du 14/01/1761 entre Joseph LAPIERRE et Rosalie HEBERT - Acadiens Cherbourg

"Le savoir ne vaut que s'il est partagé."


Dispense du 14/01/1761 entre Joseph LAPIERRE et Rosalie HEBERT

(Dernière modification le 23/05/2012)

Référence : 5887
Date : 14/01/1761
Suppliants : Joseph LAPIERRE et Rosalie HEBERT
paroisse(s) : Acadiens Cherbourg
Dispense :
Le 14 Janvier 1761, « supplient très humblement Joseph LAPIERRE fils de feu 
Charles et de Marie PITRE, veuf de Marguerite Josèphe BOURK et Rosalie HéBERT, 
fille de feu Charles et de défunte Claire MIEUSSE, tous originaires de 
l’Acadie et domiciliés à Cherbourg, sçavoir le suppliant depuis deux ans 
complets et la suppliante depuis le quatorze janvier mil sept cent soixante ». 
Ils se fréquentent « en vue de mariage » depuis deux mois et demy mais savent 
seulement depuis quinze jours qu’ils ont entre eux un empêchement canonique du 
trois au quatrième degré d’affinité. Ils énumèrent les raisons qui leur font 
solliciter une dispense. En effet le suppliant « ayant dessein de retourner 
au  Isles après la paix faite, il craindroit qu’une épouse du pays ne voulût 
pas l’y suivre ». Ensuite « il perdroit la paye du Roy qui seroit refusée à sa 
nouvelle épouse prise du lieu ». Et enfin « parmy les autres Canadiennes, il 
n’en trouve point qui ne luy soient parentes, exceptées des jeunes filles de 
quinze, seize et dix huit ans. Qu’enfin il est lié d’amitié avec la suppliante 
âgée de vingt trois ans complets du jour St Michel dernier, laquelle il estime 
particulièrement par son caractère d’esprit et la régularité de sa conduite. 
D’ailleurs la ditte suppliante est chargée de jeunes orphelins et parente de 
presque tous les autres Acadiens »

L’enquête a lieu le 22 janvier.

Premier témoignage : Joseph LAPIERRE, 35 ans, suppliant. Il est arrivé 
d’Acadie à Cherbourg sur un vaisseau anglois la veille du jour de la St André 
mil sept cent cinquante huit. Il est poissonnier pêcheur de profession.

Il dit que son père, Charles LAPIERRE est décédé « avant même qu’il fut né. Sa 
mère Marie PITRE « s’est réfugiée il y a deux ans du jour  St Louis dans les 
bois de l’Acadie pour éviter la fureur des Anglois, qu’il est veuf de 
Marguerite Josèphe BOURK qu’il avait épousée et qui est morte en pleine mer 
dans le vaisseau qui les transportait en France ». La suppliante, Rosalie 
HéBERT 23 ans, a perdu son père, sa mère et ses deux frères aînés depuis 
qu’elle est à Cherbourg. Il lui reste un jeune frère de 20 ans et trois sœurs 
dont l’aînée n’a que 17 ans. Sylvain AUCOIN, 25 ans, son parent du deux au 
troisième degré consent à son mariage. 

Il s’agit d’une dispense d’Affinité, la suppliante étant parente du troisième 
au quatrième degré avec la première épouse de Joseph LAPIERRE.

Les arguments de Joseph LAPIERRE pour justifier sa demande sont les mêmes que 
dans l’acte précédent : la trop grande jeunesse des autres Acadiennes, leur 
peu de maturité, son désir de retourner «  aux Isles du Canada après la  paix 
faite », lui interdisant de courtiser un fille du pays qui pourrait refuser de 
partir avec lui, « comme l’expérience l’a prouvé dans la dernière guerre et le 
prouve encore aujourd’huy à Cherbourg », le fait qu’il perdrait ce faisant « 
la paye journalière du Roy qui n’est accordée qu’aux femmes et filles 
canadiennes ». En outre, la suppliante chargée de l’éducation et de 
l’entretien d’une sœur de douze ans (on peut supposer que ses deux autre sœurs 
sont en âge de gagner leur vie) a à charge un neveu «âgé d’un an à la 
Toussaint dernière sans père ny mère » et n’a jusqu’ici été recherchée par 
aucun autre parti. Il considère donc qu’il doit prendre en charge toute la 
famille. Il ne signe pas mais marque.

Deuxième témoignage : Rosalie HéBERT. Le vaisseau anglais qui la transportait 
est entré dans la rade de Cherbourg le 10 Janvier 1760, elle a débarqué le 14. 
Elle a vécu « pour subsister du travail de ses mains ». Elle est originaire de 
la pointe de  Quatre Sables en Acadie. Ses parents et son frère aîné sont 
décédés en mars 1760, son deuxième frère en Août. Elle n’a jamais été mariée. 
Elle ne signe pas mais marque.

Un HéBERT, souche commune, natif de France, dont on ignore le nom de baptême, 
d’où :

Etienne HéBERT, d’où :			Anthoine HéBERT, d’où :

Marie HéBERT				Charles HéBERT
x Martin HENRY, d’où :			x Claire MIEUSSE, d’où :

Anne HENRY				Rosalie HéBERT, suppliante.
x Claude BOURK, d’où :

Marguerite Josèphe BOURK, 
première épouse du suppliant.
Temoins :
Premier témoin parent : Charles HENRY, 28 ans, originaire de l’Isle St Jean 
(actuellement l’Ile du Prince Edouard), transféré à Cherbourg le jour St André 
mil sept cent cinquante huit, pêcheur de profession. Il est cousin germain du 
suppliant étant « sorti d’une sœur de sa mère » et parent du deuxième au 
troisième degré de Marguerite Josèphe BOURK. .Il dépose que le suppliant a été 
transféré de l’Isle St Jean le même jour que luy. L’éloignement des demeures 
des suppliants en Acadie explique qu’ils ignoraient leur parenté. Les deux 
seules filles qui ne sont pas apparentées au suppliant sont , l’une promise, 
l’autre « sur le point d’être mariée ». Il ne signe pas mais marque.

Second témoin parent : Sylvain AUCOIN, 25 ans, poissonnier pêcheur. Il est lui 
aussi arrivé de l’Isle St Jean. Il est parent du deuxième au troisième degré 
des deux parties. Il consent au mariage et est d’avis qu’elle épouse le 
suppliant. Il ne signe pas mais marque.

Premier témoin non parent : Jean Baptiste GALHERME, 23 ans, venant de l’Isle 
St Jean, poissonnier pêcheur. 

Second témoin non parent : Eustache PARRE, 37 ans, originaire de l’Acadie, 
prisonnier à Chibouctoug dans la nouvelle angleterre puis transféré à 
Cherbourg, poissonnier pêcheur. Le suppliant a débarqué avant le déposant, 
mais celui-ci est arrivé avec la suppliante qui était emprisonnée à 
Chibouctoug avec lui. Lui aussi marque.
Déposée par : François BOUQUEREL
Source(s) : Michèle GODRET/Archives diocésaines - familysearch.org - v.54 (1761) - vues 113 et suiv. /632
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