Dispense :
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Le 25 Juin 1761, « supplient très humblement Guillaume LABORDE, fils mineur de
feu Jean et de deffunte Marie LE PRIEUR et Marie Rose DAIGLE, fille de feu
Abraham DAIGLE et de deffunte Anne Marie BOUDROT, 24 ans, tous deux
originaires du Canada ». Ils sont parents du trois au quatrième degré de
consanguinité, mais ils se connaissent depuis longtemps « ayant été habitans
voisins d’un même pays pendant neuf ans ».
Enquête du 27 Juin.
Guillaume LABORDE comparait. Il a vingt ans, il est poissonnier pêcheur. Son
père est décédé il y aura quatre ans le quinze d’Août prochain à l’Isle St
Jean, sa mère a péri dans le naufrage du vaisseau de transport anglois « le
Rubis », brisé en décembre (le 16) mil sept cent cinquante huit sur les côtes
du Portugal. Lui même est arrivé à Cherbourg le 15 Février mil sept cent
cinquante neuf. Il n’a d’autre parent proche en France que son oncle Joseph LE
PRIEUR, qui consent à son mariage avec Marie Rose DAIGLE, arrivée sur le même
bateau que lui, et qui est elle aussi orpheline, son père étant mort à l’Isle
St Jean, où la famille habitait depuis neuf ans, il y a environ six ans et sa
mère dans le naufrage du même bateau sur le côtes du Portugal. Marie Roze est
veuve d’Ambroize LE BLANC, inhumé à Cherbourg le 14 Novembre mil sept cent
cinquante neuf. Le caractère de la suppliante lui fait penser qu’ils auront «
un mariage en paix et en union ». Il marque.
Marie Roze DAIGLE demeure à Cherbourg « depuis temps de droit ». Elle est
fileuse et faiseuse de bas. Elle marque.
DAIGLE, venant de France, dont on ignore le nom de baptême, d’où :
Anne DAIGLE Bernard DAIGLE
x Etienne POITTEVIN, d’où : (x Marie Claire BOURG), d’où :
Magdeleine POITTEVIN Abraham DAIGLE
x Guillaume LE PRIEUR, d’où : x Anne Marie BOUDROT, d’où :
Marie LE PRIEUR Marie Roze DAIGLE, suppliante
x Jean LABORDE, d’où :
Guillaume LABORDE, suppliant.
L’ancêtre de France était Olivier DAIGRE (DAIGLE), laboureur, venu
probablement du Poitou comme pratiquement tous les colons de l’Acadie à cette
époque, ° 1643, + 1686, x 1666 à Marie GAUDET, ° 1651, fille de Denis et de
Martine GAUTHIER. Le couple et ses trois enfants, dont Bernard, âgé d’un an,
est répertorié dans le premier recensement acadien de 1671 comme possédant « 2
arpens de terre, 6 bestes à cornes et 6 brebis »
(perso.wanadoo.fr/froux/daigle). A ce moment-là, l’Acadie compte 500
habitants, contre 73 000 en Nouvelle Angleterre.
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Temoins : |
Premier témoin parent : Joseph LE PRIEUR, 52 ans, originaire de l ‘Isle St
Jean, pêcheur poissonnier. Il est oncle maternel du suppliant. Il confirme
qu’il donne son consentement au mariage de son neveu, les deux suppliants
ayant une forte inclinaison l’un pour l’autre. Il marque.
Second témoin parent : Jean DAIGLE, 28 ans, pêcheur, dit qu’il est le frère de
la suppliante. Il consent au mariage « en qualité de frère
aîné ». «D’ailleurs, il ne connaît parmi ceux qui sont passés avec luy et la
ditte suppliante, de l’Isle St Jean à Cherbourg, qu’un seul garçon, tout
défiguré au visage, et qui ne porte que répugnance à tous les parents » ( ?).
Il marque.
Premier témoin non parent : Charles HACHE, 35 ans, pêcheur, est récusé car il
s’est souvenu qu’il est parent de la suppliante au second degré, ayant épousé
sa cousine « germainne ». Il marque.
Le 29 Juin, autre témoin non parent : Jean RASSICOT, 29 ans, pêcheur. Il
confirme tout les autres témoignages et ajoute que la suppliante « n’a été
recherchée en mariage que par un seul des habitants de l’Isle St Jean qui ne
convenait ny à elle ny à ses parents, pour causes légitimes ». (Il est
difficile d’inclure Ambroize LE BLANC, à qui elle a pourtant été mariée, dans
ce scénario ! Tout le monde est très discret à son sujet). Jean RASSICOT signe.
Second témoin non parent : Charles PINEL, 33 ans, pêcheur. Témoignage
semblable aux autres, qui n’apporte aucun renseignement supplémentaire. Il
marque.
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